Manger moins de viande
Symbole de réussite en société, augmentation du niveau de vie des pays émergents, accroissement de la population mondiale, tout cela contribue à une consommation de viande de plus en plus importante au fil des années. Or cela a un impact écologique, économique, sanitaire et moral très fort. Nous gagnerions tous à manger moins de viande, en choisissant des produits de qualité respectueux du vivant.
(Avertissements : Je tiens à préciser que tout ce que je vais partager avec vous est à appliquer en plus de vos prescriptions médicales. Demandez toujours l’avis d’un professionnel de la Santé si vous avez un doute ou si vous voulez savoir si mes conseils sont compatibles avec votre situation personnelle. En effet, chaque être humain étant unique, le fonctionnement physiologique du corps peut facilement varier d’une personne à l’autre.)
Pourquoi ?
1) Conditions d’élevage
La production industrielle de viande utilise des méthodes d’élevage et d’abatage très peu respectueuses des animaux. Ils sont entassés, gavés de céréales OGM, traités aux antibiotiques à cause des maladies liées à leurs conditions de vie, et sont abattues dans des conditions de stress intense qui ne respectent pas toujours les lois en vigueur.
2) Impacts écologiques
Il faut consommer 15 500 litres d’eau pour produire 1 kg de bœuf. C’est énorme comparé aux 9 000 litres pour 1 kg de mouton, 6 000 litres pour 1 kg de porc, 4 000 litres pour 1 kg de volaille et enfin 1 000 litres pour 1 kg de céréales.
L’élevage est responsable de 18 % des émissions mondiales de gaz à effet serre, soit plus que le transport (14 %). Ces émissions sont principalement dues aux rots et pets des animaux, ainsi qu’à la culture et au transport de leur nourriture.
Des surfaces non-agricoles sont en permanence déforestées afin d’agrandir les cultures de céréales destinées à nourrir le bétail. Beaucoup d’engrais et de pesticides sont utilisés pour faire pousser cette nourriture. Les traitements subis par les animaux et leur nourriture se retrouvent dans leurs excréments qui vont aller ensuite polluer l’environnement là où ils seront utilisés.
3) Impacts sociaux
Beaucoup de terres cultivables servent à nourrir le bétail au lieu de nourrir les habitants du coin, surtout dans les pays pauvres. Cela aggrave la faim dans le monde. Un bœuf entier peut fournir 1 500 repas, alors que les céréales qu’il a mangé au cours de sa vie pourraient fournir 18 000 repas.
4) Mauvais étiquetages
En France, la loi autorise d’étiqueter « bœuf » sur de la viande issue de vaches laitières en fin de course ayant souvent été sur-sollicitées durant leur vie pour produire le plus possible de lait. Les morceaux provenant de vraies races à viande se font en réalité assez rares.
Si l’animal a été nourri aux céréales OGM, cela n’est jamais indiqué sur l’étiquette finale. Peut-être que vous avez déjà mangé indirectement des OGM sans vous en rendre compte.
Quand vous achetez des steaks hachés au supermarché, sachez qu’il s’agit d’un mélange des parties les moins nobles de la bête. On y met aussi des parties non-consommées habituellement, telles que du tendon et du cartilage. S’il n’est pas indiqué « steak haché » sur l’emballage, c’est que le produit est un mélange de viande et de protéines de soja.
5) Impacts sanitaires
La viande industrielle n’a pas un grand intérêt nutritionnel. Pire, elle peut être dangereuse pour votre santé si vous en consommez beaucoup (cholestérol, cancer,…). La palme revient à la viande industrielle transformée, telle que la charcuterie.
Physiologiquement, les vaches sont faites pour manger exclusivement de l’herbe, pas des céréales. Une vache nourrie aux céréales donnera une viande riche en Oméga-6, un lipide polyinsaturé pro-inflammatoire. Au contraire, une vache nourrie à l’herbe donnera une viande riche en Oméga-3, un lipide polyinsaturé anti-inflammatoire. Le régime alimentaire des populations des pays riches est très déficitaire en micronutriments anti-inflammatoires. C’est pourquoi on voit une recrudescence d’apparition des maladies liées à l’inflammation.
La sur-utilisation d’antibiotiques dans les élevages industriels entraîne des multi-résistances des bactéries concernées. Les antibiotiques deviennent donc de moins en moins efficaces.
6) Besoins en protéines et en fer
Les besoins en protéines sont en réalité assez bas chez l’être humain, contrairement à ce qu’on croit. Extrêmement peu de gens sont carencés et consommer plus que nos besoins ne sert à rien. Manger de la viande à chaque repas est donc inutile nutritionnellement parlant.
Le fer peut très bien se trouver dans plein d’autres aliments. La viande n’est pas un passage obligé pour en avoir.
Par quoi remplacer la viande ?
1) Les oeufs et le poisson
Les oeufs et le poisson sont des aliments très intéressants nutritionnellement parlant. Préférez les oeufs BIO et les poissons gras sauvages.
2) Les protéines végétales
Les protéines sont en résumé des assemblages d’acides aminés. L’association des protéines issues des céréales (blé, riz, maïs,…) et des légumineuses (haricots, pois, lentilles) permet d’avoir un mixte d’acides aminés comparable aux protéines animales. Les mélanges traditionnels sont haricots rouges/maïs (Amérique du Sud), riz/lentilles (Inde), couscous/pois chiches (Orient) et pain/petit pois (Europe). A vous d’inventer vos mélanges préférés.
Sachez que le soja et le quinoa contiennent chacun toutes les acides aminés essentielles. Vous n’êtes donc pas obligés de les mélanger.
Les oléagineux (noix, noisette, amande, sésame, lin,…) sont une autre source de protéines végétales très intéressante.
3) Les fruits et légumes frais
Les acides aminés présents dans les protéines ne sont pas utilisables en l’état par le corps humain. Elles doivent être séparées lors de la digestion. Cette étape intermédiaire consomme un peu de votre énergie. Les acides aminés sont présents naturellement dans les fruits et légumes frais (crus ou peu cuits) sous forme libre. Manger ces aliments vous fera économiser l’énergie nécessaire à la digestion des protéines.
Mes conseils
Réduisez votre consommation de viande car ce sera utile tant pour la planète que pour vous. Sans aller jusqu’à la supprimer totalement, réduire un peu sera déjà bénéfique.
Évitez de faire cuire votre viande à très haute température, car des molécules cancérigènes apparaissent dans ce cas (parties noires). Les marinades avec des aromates permettent d’éviter ce problème.
Préférez les viandes blanches, elles sont plus maigres que les viandes rouges. Choisissez des viandes de qualité, issues d’animaux nourris à l’herbe et élevés par des paysans locaux respectueux de la condition animale. C’est l’occasion d’aller chez le boucher du quartier. Mieux vaut la qualité que la quantité.
Sélectionnez d’autres sources de protéines telles que les oeufs, le poisson, les associations céréales/légumineuses et les oléagineux. Le mieux étant de les combiner pour manger équilibrer. Les fruits et légumes doivent être la base de votre alimentation, le reste étant des accompagnements.
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