Voilà un outil très puissant pour mieux se connaître et défaire ses entraves psychologiques afin de vivre sa vie plus sereinement en fonction de ses propres besoins. Créée dans les années 1970 aux USA par Marshall B. Rosenberg, la CNV s’inscrit dans la continuité du mouvement initié par Gandhi sur la non-violence. Dans un premier temps, cet outil vous aidera à mieux vous connaître. Par la suite, vous pourrez l’utiliser afin de résoudre des conflits difficiles et construire des liens sociaux très profonds avec votre entourage.

(Avertissement : les articles de la catégorie « Conscience » ont pour but de présenter un modèle de société alternatif à celui en vigueur actuellement. Nous devons sortir de nos anciens schémas afin de créer de nouveaux modes de fonctionnement basés sur l’amour inconditionnel.)

 

Définition

La CNV permet d’acquérir un langage, une façon de penser, une technique de communication et des moyens d’influence afin d’atteindre trois objectifs :

  • se libérer du conditionnement culturel subit pendant l’enfance qui n’est pas en accord avec la manière dont on veut vivre sa vie maintenant.
  • pouvoir se relier à son vrai moi et au vrai moi d’autrui pour échanger de cœur à cœur.
  • créer des structures soutenant cette façon d’échanger.

 

Principes de la CNV

Bien souvent, on réagit aux actions d’autrui par des jugements qui empoisonnent nos vies. Cataloguer, juger, critiquer ou comparer les autres favorise la violence (tant physique que verbale). Au lieu de rejeter la faute sur l’autre, il serait bien plus constructif de regarder en nous ce qui a été blessé afin de prendre la totale responsabilité de nos émotions. Les autres personnes sont un miroir de nos propres problèmes. Si je ressens de la colère quand un tel agit avec injustice, le problème ne vient pas de l’autre qui agirait « mal », mais de moi qui ai dû vivre une mauvaise expérience par le passé liée à l’injustice. De plus, chaque être humain possède sa propre définition du « bien » et du « mal » en fonction de nos expériences vécues. On a tous des filtres d’analyse différents et il est vain de vouloir imposer les siens aux autres. Cela demanderait beaucoup d’énergies pour de maigres résultats.

Quand vous ressentez une émotion, c’est qu’un de vos besoins fondamentaux n’est pas satisfait dans l’instant présent. Mais savez-vous précisément quels sont réellement vos besoins fondamentaux ? Beaucoup de gens ont appris à les oublier à cause du conditionnement imposé par la société qu’ils ont subis durant leur enfance. Les émotions de base, telle que la colère, la tristesse, la peur et la joie ne sont pas fondamentalement « bonnes » ou « mauvaises ». Elles sont toutes des messages envoyés par notre inconscient qui nous parle à travers elles.

 

1) La démarche

Face à n’importe quel problème, la démarche initiale de la CNV est toujours la même :

  • J’observe les faits sans jugements, ni interprétations
  • Quels sentiments je ressens face à ces faits ?
  • Je cherche parmi mes désirs, besoins ou valeurs lesquels ont éveillé ces sentiments
  • Je formule une demande positive, concrète et négociable à l’autre pour rétablir la situation

En premier, il faut appliquer ces 4 étapes à nous-même afin de clarifier la situation de notre côté (savoir ce qui nous anime plutôt que savoir ce qu’on pense de l’autre). Ensuite, on peut écouter l’autre avec empathie et sans jugements grâce aux 4 mêmes étapes. Quand chacun a réussi à formuler une demande à l’étape 4, on négocie pour arriver à un terrain d’entente qui satisfasse les deux personnes.

 

2) L’importance du vocabulaire

Au cours de l’étape 2, il est très important d’utiliser un vocabulaire riche afin de bien déterminer quels sentiments nous animent. Un simple « je ne me sens pas bien » n’est pas suffisant. Êtes-vous angoissé ? Choqué ? Démoralisé ? Plus vous serez précis et mieux vous réussirez les 4 étapes de base. Attention, il ne faut pas employer d’adjectifs qui pourraient traduire une critique ou un jugement à autrui (incompris, méprisé, trompé, etc.). Vos sentiments et émotions ne concernent que vous, pas les autres ! Les actes d’autrui peuvent être un facteur déclenchant, mais ils ne sont jamais la cause première de nos sentiments. En cela, la CNV nous apprend à accueillir avec bienveillance un refus de l’autre et à savoir dire « non ».

Un vocabulaire précis est aussi important pour définir nos besoins fondamentaux durant l’étape 3. Les gens partagent souvent des besoins identiques mais ne mettent pas en œuvre les mêmes stratégies d’action pour les assouvir. Vos besoins auront plus de chances d’être assouvis si vous les exprimez clairement. Si vous vous occupez des besoins des autres au détriment des vôtres, vous avez de grandes chances de ne jamais être heureux.

La demande formulée à l’étape 4 doit être choisie avec soin. Il faut être précis sans qu’il y ait d’exigences. Vous pouvez même demander à votre interlocuteur d’exprimer à voix haute ce qu’il a compris de votre discours afin d’être sûr qu’il a bien reçu le message que vous vouliez lui envoyer.

 

3) Une écoute active

Faire de la CNV, c’est aussi savoir mobiliser toute notre attention afin d’écouter l’autre en lui laissant la place de s’exprimer. Laissez de côté les « conseils » que vous donniez pour soi-disant aider l’autre. Peut-être n’a-t-il pas besoin de conseils, juste besoin d’être entendu sans être coupé. Souvent, on veut simplement que les autres entendent vraiment nos souffrances. N’essayez pas de le rassurer, laissez-le plutôt exprimer tout ce qu’il ressent. Quelques fois, vous pouvez paraphraser ses propos afin d’être sûr d’avoir bien compris ce qu’il voulait dire. Une écoute active se traduit par de l’empathie qui permet à l’autre d’aller plus profondément en lui, mais pas par de la sympathie. Dans les cas les plus extrêmes, savoir écouter les sentiments et les besoins de l’autre permet de ne plus le voir comme un « monstre » et de renouer avec notre humanité commune.

Avant d’aller vers les autres, il est important de commencer à être à l’écoute de notre « vrai moi » afin de l’accueillir avec bienveillance et d’être en paix avec soi. Il faut réapprendre à agir en fonction de nos élans de vie. Les « il faut que… » provenant de l’extérieur sont toxiques et doivent être transformés en « j’ai envie de… ».

 

4) Dépasser sa colère

Ce sont nos reproches et nos jugements qui déclenchent notre colère. Celle-ci doit servir de signal d’alarme afin de prendre conscience de nos besoins inassouvis. Si nous restons dans notre colère, nous détournons notre énergie vitale vers des actions punitives non-constructives. Punir l’autre est bien plus simple que de prendre la responsabilité de sa colère. Punir l’autre peut passer par des jugements ou des « prophéties » qui ne manqueront pas d’advenir, vu que vous les avez dites. Un enfant qui entend « tu n’es qu’un bon à rien » de la part de ses parents risque fort de vraiment le devenir. Ça n’aurait pas été le cas si les parents avaient dit « tu as fait de ton mieux ».

 

5) Le bon usage de la force

La force devrait être utilisée uniquement pour protéger d’un danger imminent, non pas pour punir, accuser ou condamner. La peur du châtiment corporel infligé par les parents empêche l’enfant d’être centré sur ses propres valeurs, compromet son estime de soi et sa bonne volonté. Celui-ci pensera et agira uniquement en fonction des conséquences pour les autres, au lieu de penser d’abord à lui-même. L’enfant peut aussi résister et adopter le comportement inverse de ce que ses parents attendent de lui. Les rapports familiaux sont alors tendus et peu propices aux bonnes volontés.

 

6) Apprendre à dire merci

Exprimer un compliment est souvent un jugement caché, même s’il est positif. La CNV propose plutôt d’exprimer à autrui les sentiments vécus et les besoins comblés chez soi grâce aux actions de l’autre. Cela est très appréciable dans une relation de cœur à cœur.

 

Pour aller plus loin

Ceci n’était qu’un résumé de ce que propose la CNV. Son créateur, Marshall B. Rosenberg, a créée aux USA une école de formation spécifique à la CNV. Le but affiché est de former le plus de monde possible à travers le monde afin que les gens apprennent à réellement communiquer entre eux. Cela pourrait prévenir pas mal de tensions et de conflits qui n’engendrent aujourd’hui que peine et souffrances. La CNV peut être appliquée dans tous les domaines de la vie (professionnel, familial, communauté, voisins, géopolitique,…). Si vous êtes intéressés, il existe une école locale de formation à la CNV en France issue de l’école originelle des USA. Ces formations peuvent très bien rentrer dans le cadre de la formation professionnelle. Vous trouverez toutes les informations nécessaires sur leur site internet : cnvformations.fr

Si vous voulez approfondir le sujet par vous-même, je vous recommande le livre de référence en CNV : « Les mots sont des fenêtres ou bien ce sont des murs – Introduction à la Communication NonViolente » de Marshall B. Rosenberg. J’ai rédigé cet article en m’inspirant de ce livre. L’autre livre très intéressant sur le même sujet est « Cessez d’être gentil, soyez vrai ! Être avec les autres en restant soi-même » de Thomas D’Ansembourg, le spécialiste francophone de la CNV. Bonnes lectures !

 

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